Travailler aux côtés de personnes détenues pour des raisons d'immigration, y compris des demandeurs d'asile détenus faute de documents suffisants prouvant leur identité, ainsi que des personnes sans statut menacées d'expulsion du Canada, permet de constater directement les nombreuses lacunes en matière de droits fondamentaux pour les non-citoyens au Canada. Les défis dans l'accès à la justice, l’absence d’un mécanisme d’imputabilité et de surveillance des actions d’exécution de la loi, les traitements déshumanisants et le manque de transparence ne sont que quelques-uns des problèmes.
La collaboration avec d'autres organisations communautaires du Québec au sein de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) donne un aperçu des défis auxquels sont confrontés les travailleurs de première ligne et les organisations à but non lucratif qui travaillent avec les demandeurs d'asile. Un manque général de financement pour le secteur s'entrecroise avec une complexité d’enjeux et de systèmes juridiques et administratifs, les expériences spécifiques d'une population où les traumatismes et les vulnérabilités sont courants, et un accès insuffisant à l'aide juridique et à d'autres besoins de base. Face à ces défis structurels, les organisations tentent de se rassembler pour se soutenir mutuellement, innover dans leurs pratiques et résoudre les problèmes.
Le fait de participer au Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) permet d'échanger des informations, de mener des actions de plaidoyer collectives et de faire preuve de solidarité avec d'autres personnes et groupes à travers le Canada qui travaillent ensemble à la promotion d'un changement positif dans les systèmes d'immigration. Grâce à sa structure de base, le CCR intègre directement les expériences de première ligne dans ses activités de plaidoyer auprès du gouvernement, ainsi que dans ses activités d'éducation et de sensibilisation du public aux droits des réfugiés et des migrants.
Le fait de naviguer entre l’intervention directement sur le terrain auprès des personnes vulnérables et marginalisées, la collaboration avec d'autres groupes au Québec et le plaidoyer collectif aux plus hauts niveaux du gouvernement du Canada, permet une combinaison unique de points de vue sur les défis de la protection des réfugiés au Canada aujourd'hui. L'élargissement récent de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) est un exemple clair de cette expérience transversale de première ligne et des lacunes sérieuses concernant le respect des droits fondamentaux des personnes réfugiées.
Sa conférence aura lieu le mercredi 21 juin, de 8h30 à 9h30 à la salle DKN-1157.